Qu’est-ce qu’un People Pleaser ?
Avez-vous déjà entendu parler de People Pleaser ? C’est un terme qui est apparu ces dernières années et qui désigne les personnes qui ressentent un besoin profond de faire plaisir aux autres coûte que coûte. Même si cela veut dire de mettre ses propres besoins tout en bas de la liste des priorités.
Être au service des autres est une qualité précieuse ! Mais c’est lorsque l’on sacrifie son propre bien être pour faire plaisir aux autres que ça devient problématique.
A quoi reconnait-on un People Pleaser ?
On reconnaît une personne People Pleaser aux 10 caractéristiques suivantes (entre autres) :
- C’est quelqu’un d’extrêmement gentil et serviable qui dit oui à tout ce qu’on lui demande
- Détecte les besoins des autres sans qu’ils aient même pas besoin de les verbaliser
- A souvent des standards d’exigence très élevé vis-à-vis d’elle-même mais n’attend pas autant de la part des autres
- A tendance à se mettre la pression pour répondre à ce qu’elle pense qu’on attend d’elle
- Est très empathique et compréhensive avec les autres, mais a du mal à s’appliquer la même douceur à elle-même
- Se sent bien dans sa peau principalement quand elle est valorisée par son entourage
- Se laisse embarquer facilement dans les problèmes des autres et ils finissent par peser lourd comme si c’était les siens
- A à cœur d’être vu comme quelqu’un d’attentionné et arrangeant
- Tend à se conformer aux idées du groupe même si elles sont à l’encontre de ses opinions pour garantir la paix social
- A très peu de temps pour elle parce qu’elle consacre beaucoup de son temps à aider les autres
Pourquoi devient-on un People Pleaser ?
On ne naît pas People Pleaser, on le devient et ça commence très tôt.
Les enfants pour survivre ont besoin de leurs parents ou figures d’attachement et (inconsciemment) ils apprennent à adopter les comportements qui leur assurent l’amour et l’approbation des adultes. En fonction de la culture, du genre et de la place dans la fratrie, certains enfants reçoivent des éloges et des compliments lorsqu’ils viennent en aide aux parents ou aux petits frères et petites sœurs, lorsqu’ils sont arrangeants, peu bruyants … et l’enfant, innocemment, associe ces caractéristiques aux conditions nécessaires pour recevoir l’amour dont ils ont besoin pour se construire et se développer.
Et quand il grandit, même si maintenant l’adulte n’a plus besoin de tiers pour survivre et se sustenter, il a gardé en mémoire ces comportements pour avoir un sentiment d’appartenance. Agir au service des autres n’est pas uniquement un acte altruiste pour le People Pleaser, mais c’est ce qui lui donne l’illusion d’obtenir une validation externe et se sentir en sécurité.
Au final, les comportements du People Pleaser visent à lui éviter ce qu’il craint plus que tout : l’abandon.
Peut-on arrêter d’être un People Pleaser ?
Oui, oui et oui !
Pour cela il faut s’armer d’une grande dose de courage pour oser remettre en question des paradigmes ancrés et profonds. Et il est fortement recommandé d’être bien entouré lors de ce moment délicat de transition.
Vous resterez vous-mêmes, soyez assurés ! Mais vous serez plus léger, parce que vous aurez décidé de déposer ce grand sac à dos qui, au fil des années et des expériences, s’est rempli et alourdi d’injonctions, de projections des autres sur vous, d’étiquettes, de « c’est comme ça », de « il faut que », de « c’est normal de », et tant d’autres phrases parasites qui limitent votre expression et votre libre arbitre.
Alors, concrètement voici quelques pistes pour arrêter d’être un People Pleaser :
- Dès lors que vous vous surprenez à penser ou à vous dire à vous-même des généralisations (qui commencent habituellement avec « tout le monde », « jamais », « on », « je dois ») prenez un instant pour réfléchir comment vous vous êtes construit cette idée, d’où vient-elle ? qui avez-vous entendu dire ça de manière répétée ? Est-ce que cette idée m’appartient réellement ou je l’ai emprunté à quelqu’un d’autre ? Ex : « ça ne se fait pas de dire à quelqu’un que je suis trop prise pour m’occuper de lui en ce moment ».
- Avant de dire oui à quelqu’un qui vous demande un service, posez-vous la question « en disant oui à ceci, à quoi suis-je en train de dire non ? », parce que, comme on le sait bien choisir c’est renoncer. En vaut-il la peine ? Ex : en choisissant d’aider Susanne à finir le rapport ce soir, je choisis d’arriver en retard au restaurant pour ma soirée en famille ».
- Quand vous êtes dans une situation inconfortable mais n’osez pas en parler, rappelez-vous que vous avez autant de légitimité que tout le monde à avoir votre opinion, à exprimer votre désaccord, à refuser quelque chose qui ne vous convient pas. C’est la façon dont vous le verbalisez qui doit être soigné, non pas le contenu de votre propos qui doit être déguisé. Ex : « Rachel, j’aimerais prendre un temps pour échanger ensemble vos propositions et mieux comprendre les impacts sur mon poste pour envisager plus sereinement la suite. Qu’en dites-vous ? ».
Conclusion
Alors, après la lecture de cet article, vous retrouvez-vous dans quelques caractéristiques des People Pleasers ?
Si la réponse est oui, essayez de mettre en pratique les pistes proposées et soyez indulgents avec vous-même, changer peut prendre un peu de temps, observez néanmoins les petits progrès dans vos comportements qui témoignent des avancées !
Et dans tous les cas, soyons attentifs à ne pas encourager d’autres à devenir des People Pleasers, surtout en tant que parents, qu’enseignants, que managers de jeunes diplômés où nous modelons ce que les générations futures considérerons comme ‘normal’.
Alessandra Marini